Gwen Brot était jusqu'à il y a peu Directeur de l'antenne nationale de Chérie FM.
Il a fait partie des quelques zozos de la radio, lorsque j'ai ouvert des pages à leur nom sur ce site, à venir pleurer et à me menacer de leurs avocats ou de je ne sais quelle punition inconnue dans le Code pénal ou dans la loi sur la presse de 1881.
Au passage, je le précise à nouveau, à l'attention de tous ceux qui auraient pour intention de m'envoyer leurs avocats ou qui l'ont déjà fait : vos avocats ne me font pas peur, c'est votre folie qui me fait peur. Et ce site est là pour mettre fin à cette peur. J'ai déjà tout perdu, je suis déjà moribond. Grâce à vous. Si vous avez un problème, allez en justice, et moi je balancerai mes dossiers - en justice, avec grand plaisir puisque c'est déjà commencé.
Hors donc, Gwen n'était pas content du tout, me fait-on savoir, parce que j'avais employé certains qualificatifs à son sujet ici-même. Mais en plus il était encore moins content parce qu'il ne comprenait pas pourquoi je faisais ça !
C'est vrai, Gwen est comme tous ceux qui passent leurs journées à traiter leur prochain - y compris leurs employés - comme des porcs. Quand ils mettent un "coup de bate de baseball" sur la gueule de quelqu'un, pour eux, il n'y a rien d'anormal, c'est dans leurs moeurs. Pour eux, c'est la vie. Un peu comme les dégénérés de militaires qui te mettaient un coup de pied au cul pendant le service militaire en étant persuadés que ça allait t'éduquer.
Moi, ce que Gwen m'a fait, je m'en souviens. C'était en 2003. En août. J'habitais Deauville et j'étais chômeur en fin de droits (400 € de revenus mensuels) après avoir été licencié par un autre grand sociopathe de la radio, directeur de Cocktail FM, sur un motif que je ne connais toujours pas.
A cette époque aussi, Gwen était chef d'antenne de Chérie FM. Ma démo animateur lui était parvenue, il m'avait convoqué à Paris, rue Boileau, pour un entretien, puis m'avait confirmé que j'étais engagé pour assurer la tranche locale de Chérie FM à Avignon. Ne restait plus qu'à aller à Avignon en TGV, afin de rencontrer la responsable de la station locale et de signer un contrat de travail (avec salaire pourri, mais ne noircissons pas le tableau).
Bien entendu, pour rallier Deauville (mon domicile) à Avignon (pour aller signer mon contrat de travail) et comme cela se fait dans n'importe quelle radio, Gwen Brot m'avait promis, je cite, de "m'envoyer les billets de train aller-retour". Le jour venu, je n'avais toujours pas de billets de train. J'appelle donc le groupe NRJ (Chérie FM appartient à ce groupe) et demande à parler à Gwen. Il n'est pas disponible... Son assistante, désolée, me dit... qu'elle est désolée. Qu'il n'y aura pas de billets de train. Je lui réponds en lui détaillant brièvement ma situation financière et sociale, mais rien à faire.
Petit intermède, je passe à la mairie de Deauville, à l'aide sociale - bien sûr qu'il y a un bureau d'aide sociale à Deauville, aussi ! Rempli de pieds nickelés, mais il y en a un. Je leur dis que j'ai un contrat de travail à signer à Avignon, que si je n'y vais pas, c'est mort et que je reste au chômage. Réponse : vous n'aurez pas d'aide. Bien. Merci, je vais rester au chômage, à Deauville, c'est pas si mal !
Voyant l'heure du départ du train de Deauville, pour aller à Paris prendre le TGV vers Avignon, je pars à l'aventure. Avec environ 30 €, tout ce que j'ai en poche, pour payer le Deauville / Paris, en me disant que j'aviserai à Paris pour le Paris / Avignon. Et sans réfléchir à comment je vais bouffer en revenant avec 0 €. Mais je ne me plains pas, je pars signer un contrat avec une antenne de radio nationale prestigieuse, pour le salaire mirobolant de 7500 francs.
7500 francs (1143 €) par mois pour un temps complet à presque 40 ans, avec 15 ans de métier, dont une radio nationale (M40), Radio France locales et Vibration (premier réseau FM régional), où je gagnais... 1967 € (12900 francs à l'époque)... pour un temps... partiel.
Mais ne noircissons pas le tableau.
Je pars, avec la peur au ventre. J'arrive à Paris, je change de gare, j'arrive à la gare de Lyon et pour la première fois de ma vie, je vois des contrôleurs en dehors du train, sur le quai. Je leur explique le topo : je vais à Avignon signer un contrat de travail, je suis en fin de droits ASSEDIC, un rigolo m'a promis des billets de train qu'il ne m'a pas envoyés, je vous laisse ma carte d'identité et mon téléphone portable si vous voulez mais laissez-moi monter dans le train et aller chercher ce travail, je rembourserai en revenant.
Non.
Je suis donc resté à Paris. J'ai tenté une dernière manoeuvre en appelant mon assistante sociale (hé oui j'avais mon portable puisqu'il ne m'avait pas servi à prendre le train !) et en lui expliquant le problème. Mais il faut bien reconnaître à sa décharge que dans ces conditions, il était compliqué pour elle de m'aider. Elle m'a simplement dit, la mort dans l'âme, de tenter de prendre le train en fraude !
Je n'ai pas pris le TGV, j'ai repris le Corail vers Deauville en ayant au préalable appelé la responsable de Chérie FM Avignon et en lui expliquant la blague. Bonjour, je ne peux pas venir, Gwen ne m'a pas envoyé les billets de train et vous savez, je bouffe grâce au Secours catholique, alors je retourne au chômage en Normandie, cordialement.
Là je rigole, mais j'avais réellement envie de pleurer. Et aussi d'avoir une petite explication avec Monsieur Brot.
Je l'ai eue, Monsieur Brot, au téléphone.
- Moi : vous m'aviez promis de m'envoyer des billets de train pour Avignon, j'ai appelé votre assistante, rien. Vous savez, je suis en fin de droits et je bouffe des patates, j'ai pas les moyens de me payer des billets de TGV, et surtout, nous avions un accord que vous n'avez pas tenu.
Tout ça sur le mode penaud du gars qui a les boules d'avoir affaire à un incompétent mais qui reste poli.
- Gwen, sur un ton haut perché façon Elie Semoun : oooaaaaaoooooooaaaah... vous n'avez pas d'argent pour prendre un billet de TGV ? Mmmmmooooooaaaaaahhhhhhhh.... Mais comment allez-vous faire quand vous allez vous installer à Avignonnnnmmmmhhhhhhhhh ?!
Traduction (le ton est difficile à retranscrire) : mais dis donc connard, tu te fous de ma gueule, tu veux me faire croire que tu n'as pas d'argent, à ce point-là, tu me prends pour un con, tout le monde a de l'argent, ah ah ah !
Et bien entendu, pas d'excuses, pas de contrat, pas de travail. Je suis resté au chômage encore plusieurs mois grâce à Gwen.
Ce jour-là, j'ai senti une incommensurable colère monter en moi, celle qu'on ressent en face d'un Playmobil qui se prend pour un caïd. Mais en 2003 j'étais encore bête au point de ne pas remettre les ânes à leur place. En ce temps-là, j'écoutais encore les cons me dire de fermer ma gueule quand j'avais affaire à un puissant. On voit où ça m'a mené...
Voilà ce que ce jour-là, je me suis retenu de répondre à Gwen Brot, ce tout petit chef :
"Oui connard, je suis pas comme toi à faire des mots croisés toute la journée dans mon bureau et toucher le pognon à la fin du mois. Moi je bosse pour des gangsters qui me filent des salaires de merde avec mon CV de 15 années de radio, tout en me disant que je suis très bon. Et c'est clair que c'est pas avec 7500 balles par mois sur une des plus grosses radios de France que je risque d'avoir les moyens de prendre ton train de merde pour aller signer ton contrat de merde et encore moins "m'installer", connard".
Je la lui aurais fait à la Bigard. Semoun / Bigard ça aurait été drôle.
Mais ce jour-là non, j'ai fermé ma gueule, et je me suis dit, je m'en souviens très bien, je me suis dit : "Ferme ta gueule, joue-la diplomate, un jour, tu trouveras le moyen de l'ouvrir et de raconter tout ça. Pour l'instant, fais ta petite pute".
Ce jour est arrivé. Le 25 juillet 2014, c'est le tour de Gwen Brot. Je me demande si malgré tout ça, il se souviendra de moi !
Il faut dire qu'en ce moment, il doit être plus préoccupé par son départ de Chérie FM, je ne sais pas s'il aura le temps de lire mes doléances. C'est vrai que la radio Chérie FM ne se porte pas très bien en ce moment.
En juin 2011, son audience cumulée était de 4,6 points ; en juin 2014, aux derniers sondages, elle est de 3,7 points (source Médiamétrie, organe officiel de mesure de l'audience des média en France - voir captures d'écran plus bas).
Si je ne me trompe pas, 4,6 points représentaient 2 408 652 auditeurs en 2011.
En 2014, Chérie FM est créditée de... 1 943 000 auditeurs (source Groupe NRJ).
Perte sèche : 465 652. Environ un demi-million d'auditeurs perdus, pendant que Gwen était chef d'antenne de Chérie FM, en 3 ans.
Je me demande s'il est parti ou bien s'il a été licencié.
Mais je ne me fais pas de souci pour lui, il lui reste toujours son premier métier, chauffeur routier, s'il veut arriver à gagner un peu d'argent pour "s'installer". Il n'y a pas de sot métier, regardez, moi, depuis que je me suis fait empapaouter par les gangsters de la radio, mon métier, c'est faire les poubelles. Certes, je joue dans des court-métrages, mais ça c'est pas payé.
Je souhaite donc bonne route à Gwen Brot et attention, au volant, boire ou conduire, il faut choisir.